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  • Photo du rédacteurCharlotte

Bouddha, où la voie du milieu



Ce bouddha, conservé au musée Guimet, fut réalisé, dans du bois, au XI-XIIè siècle en Corée. Il représente Bouddha assis en lotus. De sa main droite levée, il réalise un Mudra (qui signifie « signe » en sanskrit) : le petit doigt touche le majeur. Il réalise le même Mudra de sa main droite, qui elle est posée sur son pied. Ce Mudra peut signifier deux choses. Tout d’abord, il peut s’agir ici de Karana Mudra. C’est un geste qui conjure le mal et élimine les démons, les pensées négatives. Il symbolise la paix. Par ce signe le Bouddha montre qu’il n’a pas plié devant les passions offertes par Mara, le démon de la mort, et qu’il a réussi à atteindre l’éveil. Ensuite, ce Mudra peut également symboliser le dharmachakra Mudra, qui indique que Bouddha enseigne. Après son éveil à Bodh-Gayā, près de Bénarès, Bouddha prononce son premier enseignement public devant cinq disciples. Ce geste, appelé « mise en mouvement de la Roue de la Loi (dharmachakra) » symbolise ce premier sermon. Chaque statue de Bouddha a son propre Mudra et sa signification.

Le XI-XIIè siècle voit le règne de la dynastie des Koryô. La figure de Bouddha dénote d’une volonté de réalisme et de fluidité dans la facture de l’artiste qui rompt avec le hiératisme de l’art de l’ancienne dynastie des Tang (régnant sur la Corée de 619 à 918 ap-JC). Les paupières closes, Bouddha semble méditer. On ressent de la sérénité en regardant cette statue. Il porte dans sa coiffure une demi-coque apparue sous le règne des Koryô.

Mais qui était réellement Bouddha, dont le nom signifie « éveillé » ? Siddhartha Gautama est connu pour être le Bouddha. Cet homme naquit au VI-Vè siècle av-JC dans le nord de L’Inde, à Lumbini (dans l’actuel Népal). Son père était un chef de clan. A sa naissance, huit brahmanes vinrent le voir. Ils indiquèrent que Siddhartha deviendrait soit un roi ou un ascète. L’un d’entre eux reconnut en lui le futur Bouddha qu’il serait. Son père afin d’éviter qu’il ne devienne ascète, le consigna à vivre presque exclusivement dans le palais. Le jeune Siddharta ne connut pas l’extérieur. Il se maria à 16 ans et eut un fils avec sa femme Yasodhara. A l’âge de 29 ans, il sortit du palais de son père et croisa un malade, un vieillard, un mort et un ascète. Ces quatre rencontres lui firent prendre conscience que la douleur et la mort étaient le lot de tout homme. Suite à cela, il partit de sa ville natale et entreprit un voyage initiatique pendant lequel il deviendra « l’éveillé ». Pendant six ans il vécut avec des ascètes et pratiqua leurs modes de vie très extrême. Un jour il faillit se noyer car son corps était trop faible à cause de cette longue abstinence. Bouddha se rendit compte que la voie du milieu était le meilleur chemin à emprunter, et il renonça aux excès.

Il s’assit un jour sous un pipal et décida de ne pas bouger tant qu’il n’aurait pas découvert la vérité ultime. Il entra en méditation profonde pendant laquelle il combattit le démon Mara. En sortant de cette méditation il atteint l’éveil. C’est sous ce pipal qu’il comprit ce qu’il enseignera par la suite comme « La Mise en mouvement de la roue de la lois ». Un jour à Bénarès, Siddharta enseigna dans le parc aux Daims, la voix du milieu à cinq moines. En quoi consiste cet enseignement et quel est son message ? Bouddha dans son discours parle de quatre vérités qui permettent de mener à l’éveil :

« Voici, moines, la Noble Vérité de la souffrance : la naissance est souffrance, la vieillesse est souffrance, la maladie est souffrance, la mort est souffrance ; être uni à ce que l'on n'aime pas est souffrance, être séparé de ce que l'on aime est souffrance, ne pas obtenir ce que l'on désire est souffrance. En résumé, les cinq agrégats d'attachement sont souffrance.

Voici, moines, la Noble Vérité de la cause de la souffrance : c’est le désir avide ou la « soif » qui est à l’origine des incessantes renaissances. Elle s’accompagne de la passion et de la recherche du plaisir que l’on trouve tantôt ici, tantôt là. En d’autres termes, c'est la soif des plaisirs des sens, la soif de l'existence et la soif de la non-existence.

Voici, moines, la Noble Vérité de la cessation de la souffrance : c'est la diminution puis la cessation complète de cette « soif ». C’est abandonner, renoncer et se libérer définitivement de cette « soif ». »

La quatrième vérité consiste à éviter les extrêmes qui nous permet d’arriver à un chemin plus juste, la voix du milieu ou encore appelé « chemin octuple ». Bouddha ajoute ceci :

« Moines, il existe deux extrêmes qui doivent être évités par ceux qui, comme vous, ont renoncé à la vie dans le monde. Quels sont ces deux extrêmes ? S'adonner aux plaisirs des sens, ce qui est bas, vulgaire, commun, indigne et engendre de mauvaises conséquences ; et s'adonner à l’auto-mortification, ce qui est douloureux, répréhensible et qui a des effets négatifs. En évitant ces deux extrêmes, le Bouddha a découvert la Voie du milieu qui apporte la compréhension juste des choses, qui apporte la connaissance, qui conduit à la paix, à la connaissance directe, à l'éveil par soi-même et à la Libération.

Et quelle est cette Voie du milieu que Bouddha a découvert et qui apporte la compréhension juste des choses, qui apporte la connaissance, qui conduit à la paix, à la connaissance directe, à l'éveil par soi-même et à la Libération ? »

L’éveillé indique que ce qui conduit à cette libération sont « la parole juste, l'action juste, les moyens d'existence justes, l'effort juste, l'attention juste, la concentration juste, la compréhension juste, la pensée juste ».


Il faut ainsi se détacher de son égo, de ses projections qui brouillent notre réalité, pour ainsi retrouver une vision plus juste de notre vie. Nous sommes des êtres spirituels et divins, nous ne sommes pas nos émotions, nos croyances. Il faut surpasser les apparences et faire appel à notre vrai moi, de nature divine, et qui est caché dans notre coeur. Et là nous seront dans la vérité. Notre vie est ainsi plus harmonieuse et notre esprit en paix. Nous pouvons prendre davantage de recul sur les obstacles de la vie.

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