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  • Photo du rédacteurCharlotte

Zoom sur une oeuvre du sculpteur néoclassique Houdon


Une fillette est représentée en buste, la tête légèrement tournée sur le côté. Ces cheveux sont coiffés avec de belles boucles à l’anglaise et quelques petites mèches sur son front complètent sa coiffure. Son regard est dirigé vers la droite. Elle semble songeuse. Ses traits fins et délicats. Malgré son jeune âge, on sent une gravité sur le visage de l’enfant.

Il s’agit de Sabine, la fille aînée du sculpteur (1787-1836) âgée de 4 ans. Son père l’avait déjà représenté à l’âge de 10 mois. Ce portrait plein d’innocence et de tendresse montre le buste et le visage d’un enfant au visage dodu.

Comme je l’avais dit précédemment, Houdon faisait parti du courant artistique du néoclassicisme. Ainsi ces portraits tirent vers plus de réalisme, ce qui est le cas de ce portrait de petite fille. Les traits du visage de Sabine ne semblent pas idéalisés, comme si une fraîcheur naturelle se dégageait du portrait.

Dans la digne lignée du néoclassicisme , Houdon a beau s’inspirer pour ces portraits en buste de l’art romain antique (qui sont souvent des bustes solennels et dépourvu d’émotions), il transcende ce style artistique et crée des œuvres pleine de vie ou la personnalité du personnage est reflétée. Cependant, un détail tranche avec l’éclat de sa beauté juvénile : son regard est plus dur et moins innocent que celui où elle a 10 mois. Comment peut-on expliquer ce tournant artistique de la part du sculpteur ? Dès la deuxième partie du XVIIIè siècle, Rousseau est à l’origine du romantisme : les sentiments sont plus forts que la raison. Rousseau donne plus de valeur à la sensibilité de l’homme. L’art sera influencé par la pensée du philosophe. Se sera le cas de Houdon, qui sculptera les émotions et la personnalité de ses modèles comme pour ce buste de Sabine.

Ce portrait en buste de Sabine Houdon fut présenté dans sa version en marbre dès 1791 au Salon. Cette œuvre s’inscrit dans un corpus d’œuvres de l’artiste ayant pour thème le visage enfantin. Houdon pris entre autre comme modèle ses trois filles, Sabine, Anne-Ange et Claudine. Fort du succès, lors de leurs présentations au Salon, de ces touchants portraits de famille, le sculpteur en fit le commerce et l’on en répertorie aujourd’hui quelques exemplaires en plâtre et en terre cuite portant le cachet de l’atelier. La réalisation du buste des filles d’Houdon montre la nouvelle vision qu’a offert le siècle des lumières sur les enfants. Avant ils étaient considéraient comme des petits adultes et l’art les présentaient comme tels, c’est-à-dire habillés et portant des accessoires comme des grands. Ce qui a entraîné ce changement de mentalité au cours du XVIIIè siècle est en autre le célèbre ouvrage Émile ou de l’éducation de Rousseau. Il revisite la pédagogie et place l’enfant et la mère davantage au centre des préoccupations. L’éducation, la pédagogie deviennent des sujets importants dans la société française, mais aussi les jeux pour enfants.

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Art'issant de la lumière

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